Perspectives mitigées pour le marché immobilier
Le marché immobilier traverse une période de turbulences, avec des signaux d'alerte de plus en plus nombreux évoquant la possibilité d'une crise imminente. Les experts et les investisseurs mettent en garde sur les conséquences graves d'une crise, qui pourrait surpasser celle de 2008. Dans ce contexte, la France est également confrontée à des défis spécifiques, avec une baisse des transactions, une hausse des taux d'intérêt et des difficultés dans le secteur du logement neuf.
Baisse des transactions et difficultés d’obtention de crédit
Le premier signe préoccupant concerne la baisse des transactions immobilières en France. Les prévisions indiquent que seulement 900 000 transactions sont prévues cette année, soit 25% de moins que l’année passée. Les conditions de prêt se sont considérablement durcies, et près de la moitié des dossiers de prêt sont désormais refusés. Les Français, désireux d'acheter un bien immobilier, peinent à fournir les garanties nécessaires aux banques. En conséquence, le marché immobilier subit un ralentissement de la demande. De l’autre côté de l’Atlantique certains estiment que jusqu'à 35 % des hypothèques commerciales arrivant à échéance entre avril et décembre 2023 ne pourront pas être refinancées. Lisa Shalett, responsable des investissements chez Morgan Stanley Wealth Management, prédit une baisse de 40 % des évaluations des immeubles de bureaux et des propriétés commerciales au cours de cette année.
Hausse des taux d’intérêt et frein sur le marché du neuf
La situation est exacerbée par l'augmentation rapide des taux d'intérêt. Alors qu'ils étaient en moyenne de 3 % pour un crédit sur 20 à 25 ans, il est prévu qu'ils atteignent 4 % d'ici la fin de l'année. Cette hausse dissuade les propriétaires actuels de déménager et d'engager de nouveaux crédits plus coûteux, ce qui limite encore davantage la demande sur le marché immobilier. Parallèlement, le marché du logement neuf connaît également des difficultés, avec une chute de 25 % des mises en vente. Les prix des matériaux de construction, tels que le bois, l'acier et l'énergie, ont augmenté, ce qui rend la construction beaucoup plus coûteuse. Les promoteurs se plaignent de ne plus couvrir leurs frais en raison des normes réglementaires plus strictes et des réticences des élus à délivrer des permis de construire. Cela se traduit par l'abandon d'un projet de construction sur cinq.
Appels à des mesures d’urgence
Face à ces défis, les professionnels de l'immobilier réclament l'aide de l'État pour soutenir le secteur. Les agents immobiliers, les courtiers, les promoteurs et les artisans du bâtiment demandent des mesures d'urgence pour éviter une bombe sociale. Ils appellent à des actions concrètes pour relancer le marché immobilier, telles que des incitations fiscales, des assouplissements des conditions de prêt et des mesures visant à encourager la construction de logements neufs. Olivier Klein, le Ministre délégué chargé de la Ville et du Logement de France, est activement engagé dans la recherche de solutions pour le secteur immobilier en collaborant avec les concitoyens à travers le conseil national de la refondation consacré à l'immobilier. Cette initiative suscite une grande attente quant à l'annonce de mesures concrètes.